Article publié dans la Revista Teoria e Debate

29/07/21
Association DHMA

Selon l’auteur de cet article diffamatoire, Dom Helder Camara aurait été une « chemise verte » dans les années 30 - fasciste, disciple de Hitler et Mussolini – mais se serait orienté après dans le sens opposé et beaucoup le considèrent, alors, comme communiste. Il se serait transformé en admirateur de Fidel Castro, avec Ernesto Che Guevara et Camilo Torres comme modèles…

Aujourd’hui, ces accusations nous semblent ridicules ; mais dans ces temps troubles du Vietnam, de la guerre froide et des cendres mal refroidies de Mai 68, elles suffirent pour ternir une partie de l’éclat de la candidature.

La télévision norvégienne a dénoncé aussi l’action du Suédois Torre Munch qui était parvenu à convaincre cinq membres du Comité Nobel de voter contre. Ce Munch était un ami personnel d’au moins deux d’entre eux : Sjur Lindebralkke, le plus grand banquier de Suède à l’époque, président de la Privat Bank de Bergen, et Bernt Ingvaldsen, président du parlement norvégien et vice-président du Comité.

Insatisfaits, les partisans de la candidature de Dom Helder la ratifièrent les trois années suivantes, et la presse lui donna toujours son appui. En 1973, elle était de nouveau qualifiée de virtuellement victorieuse. Le 17 octobre, pourtant, alors qu’il se préparait pour célébrer la première messe du jour, à 6 heures du matin, Dom Helder recevait par téléphone la nouvelle de l’attribution du Nobel de la Paix de l’année au Nord-Américain Henry Kissinger et au Vietnamien Le Duc Tho, le duo qui avait négocié la fin de la guerre du Vietnam.

Pour lui personnellement, ces défaites ne signifiaient rien. Il est clair qu’il les regrettait, parce que les causes qu’il défendait auraient beaucoup gagné avec la victoire, mais jamais il ne se laissa abattre.

En décembre de cette même année 1973, quand la Déclaration universelle des droits de l’homme célébrait son vingt-cinquième anniversaire (et que, a contrario, au Brésil, l’Acte Institutionnel n°5 marquait sa cinquième année), Dom Helder était à Houston, aux Etats-Unis, et déclarait dans une conférence : « Quand on lit et relit cette Déclaration, qui est une synthèse des plus hautes et plus pures aspirations de la personne humaine, on vérifie que tous ces droits sont loin d’être devenus réalités (…). Ou bien cette Déclaration est méprisée et considérée comme un papier de plus, parmi beaucoup d’autres lettres mortes, ou bien elle sera chair de notre chair, sang de notre sang, partie de notre âme. Nous n’avons pas le droit de simplement avoir d’aimables discussions sur des affaires aussi graves, pour ensuite ne faire rien. »

 

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Mémoire et actualités dédiées à une personne aussi oubliée aujourd’hui qu’elle fut célèbre dans le monde entier dans la deuxième moitié du siècle dernier : Dom Helder Camara
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